Il m’arrive souvent de penser. Oui ! De me poser, de stopper tout et de surfer sur les vagues de ce à quoi pourrait ressembler notre futur.
Déjà, je l’appréhende. Et je ne cache pas ma peur. Mais au-delà de cette peur, je peux sentir un brin d'impatience.
D’abord, je m’interroge sur ton aspect physique.
SI, tes jambes seront aussi longues, fines et raides que celles de miss univers. Ou si, ta forme sera taillée telle une miss awoulaba, incarnant la beauté africaine.
SI, ton teint viendra noyer le mien et inscrira nos descendants dans liste des ivoiriens avec une teinte claire-semée. Ou s’il sera d’un magnifique EBENE, sorti tout droit des profondeurs forestières de la nation ivoire.
Ensuite, mon interrogation est d’ordre culturel.
Sortiras-tu de la lignée des adorateurs du PORO ? Ou appartiendras-tu au peuple que la vaillante ABLA POKOU a fait sortir du Ghana ? Je n’exclus surtout pas le fait que tu puisses être une digne ressortissante des 18 montagnes encore moins que KRAGBE GNAGBE, digne militant de la lutte BETE soit ton ancêtre.
Aussi, j’essaie d’appréhender ton caractère.
Quel genre de mère seras-tu ? Celle qui donnera des fessées à nos gosses en cas de fautes de ceux-ci ou celle qui leur dira « pfff tu me fais quoi là gamin, je t’ai toujours dit qu’on ne fait pas ça. C’est avec papa que tu auras des problèmes ». Tout est bon ! Pourvu que nos enfants reconnaissent leurs fautes, et ne les recommencent plus.
Seras-tu cette femme, tellement pudique ? Qui, quant je tenterai de t’embrasser en public me dira « chéri pas ici s’il te plait. je serai tout à toi quant on sera en privé » ou celle qui volontairement basculera sa tête en premier vers la mienne en attente d’un baisé. Baisé qui, s’il tarde à venir; sera volé par toi.
Enfin, je t’écris déjà, pour que de temps en temps, seul, à deux ou avec nos gosses soyons pris d’un fou rire tellement immense, une joie quasi imparable…bref des émotions parlantes ; en lisant cette lettre que j’écris avec la main gauche. Coté où se trouve mon cœur. Signe d’un grand amour !
En attendant de connaitre le petit nom que tu me donneras, EMMANUEL
