Chaque promotion, chaque génération et aussi chaque époque aura connu des temps mémorables. Des temps dont le souvenir, forcément agréable entraine d’immenses fous-rires et crée par la suite une certaine nostalgie.
En côte d’Ivoire, une même génération peut avoir portée plusieurs noms tout au long de son cycle. On se rappel de la « génération V » en allusion à une génération qui, constamment arborait des écouteurs dans le pavillon de leurs oreilles. Ecouteurs qui, une fois dans les pavillons revêtaient la forme de la lettre « V ». Cette même génération est plus tard appelée « génération 2.0 » ou encore génération « pressé pressé » selon la caractéristique qu’on voudrait leur coller.
Pour poursuivre, il faut remonter à douze (12) ans plus tôt.
Dans le mois de juillet de l’année 2006, les municipalités et les régions s’affichaient en couleur verte. A coup de communication, un slogan était vu partout, ce même slogan était également scandé dans le maximum de canaux audio et visuels possible ; il s’agissait de « MOOV, NO LIMIT ».
On venait alors de découvrir la carte graphique du nouvel entrant dans le marché ivoirien de la téléphonie mobile. « MOOV » ! Il se faisait appeler.
MOOV CI est ainsi constitué le 06 juillet 2006.
L’élément le plus simple venait d’être fait. Restait à savoir comment allait s’y prendre le néo-entrant afin de conquérir le cœur des habitants de la terre d’Eburnie.
Pour y parvenir, plusieurs pistes étaient à exploiter. En marketing, ces pistes se dégagent à travers des études, ou l’élaboration de matrices précises et concises.
L’une de ses matrices est appelée « LES 5 FORCES DE PORTER ».
En 2008, soit deux ans après sa constitution il était primordial pour MOOV de bâtir une stratégie afin d’attirer un maximum de client que les autres réseaux n’ont pas encore gagné.
La première force de PORTER est celle qui a impacté au plus haut point la stratégie de MOOV. Il s’agit du pouvoir de négociation des clients. En gros, quelle influence vos clients disposent sur le marché ? Sont-ils à mesure de donner du poids à votre chiffre ? C’est autour de cette Force que se construisent généralement des stratégies de ciblage de segmentation des clients.
Ainsi, ayant compris le grand enjeu de cette force de PORTER, en Octobre 2008 une nouvelle offre débarque sur le marché ivoirien de la téléphonie. Il est question de Moov In. Un Kit savamment élaboré dont la cible était en grande partie les adolescents et les jeunes.
Ces offres prévoyaient une ribambelle de SMS, des appels gratuits entre 23h et 6h et des minutes d’appel. Tout ceci en échange de modiques sommes d’argent.
Les jeunes se sont laissés prendre à cette offre quasi nouvelle ou du moins mal vulgarisé par d’autres opérateurs.
Pour les adolescents et les jeunes de cette époque, c’est tout trouvé ; il leur faut impérativement avoir une puce moov pour pouvoir chater avec leurs intimes n’ importe où et n’importe quand.
Coup du sort ou coup de génie ? Question ! Le téléphone portable prend de l’ampleur. Chaque parent veut l’offrir à son enfant.
Les adolescents en sont maintenant accros, les jeunes en demande. Tous sont tombés amoureux d’un système créé par le jeune entrant Moov.
Les SMS qui paraissaient volumineux commencent à montrer leurs limites. Les utilisateurs prenaient désormais l’habitude de finir les 245 sms par jour pour la somme de 100f. Les nuits, 23h30 environ. La ligne MOOV commence à être saturé .des appels fusent de partout. Les appels groupés (à trois, à quatre, à cinq) qu’ils se sont pris à cœur joie d’appeler « conférence » s’accoutument. La nouvelle clientèle de MOOV prend forme.
On peut alors parler de « génération Moov In » pour qualifier cette génération qui avait validé le projet de Moov porté sur les jeunes.
Jean-Charles, étudiant en Master 2 à l’Université de Cocody avait 15ans à l’époque quand il s’est laissé entrainer par Moov In. Il affirme avec sourire « cela me permettait de faire des choses que j’étais incapable de faire sans espace virtuel. Là , je pouvais facilement dire *je t’aime* à une fille et même à plusieurs à la fois. Et je m’en amusais énormément »
Pour Candice, c’était un moyen d’être proche de son copain. Elle pouvait quand elle le souhaitait avoir de ses nouvelles. « J’avais constamment envie de savoir ce que mon copain faisait dans la journée. Et Moov In me permettait de le savoir. En plus, je pouvais entendre sa voix et celles de mes copines entre 23h et 06h du matin ».
Quant à Oriane, ce sont les affairages entre copines qui donnaient du sens à sa présence sur Moov In. Elle affirme « Ça me permettait de faire mes affairages en temps réel, on pouvait parler à tout moment ».
Mais aujourd’hui, ou est donc passée cette génération?
